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Le 17 juillet 2014, Alkarama a envoyé un appel urgent au Rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression pour qu'il appelle d'urgence les autorités marocaines à cesser tout acte de persécution judiciaire et administrative à l'égard de Mahmoud El Haissan. Journaliste de la chaîne sahraouie Rasd TV, El Haissan a été arrêté le 4 juillet et est détenu arbitrairement à la prison locale d'Al Akhal à El Aaiun.

De retour chez lui à Al Aaiun après une veillée avec d'autre journalistes et militants de la cause sahraouie le 4 juillet vers 3h30, El Haissan a été soudainement encerclé par une dizaine d'agents de la police judiciaire en civil et en uniforme, puis violemment terrassé et menotté avant d'être emmené de force dans un véhicule sans qu'aucun mandat d'arrêt ne lui soit présenté. Après un trajet sous les coups et les insultes, El Haissan est arrivé à la préfecture de police d'Al Aaiun où il fut frappé et humilié en continu par des dizaines d'agents se relayant.

Bien qu'El Haissan n'ait pas été informé des éventuelles charges pesant contre lui, le gouvernement marocain lui reproche ses régulières documentations de cas de violations contre des manifestants sahraouis. Après quelques heures de détention, des agents, dont un officier haut gradé, lui ont demandé d'abandonner ses activités « dérangeantes ». Ayant clairement exprimé son refus de revenir sur ses choix politiques et sur l'exercice de sa profession pour dénoncer la répression à l'encontre des manifestants de l'opposition indépendantiste sahraouie, il fut à nouveau violemment battu et, sous la sévérité des coups, accepta de signer des aveux écrits dont il n'a même pas pu prendre connaissance.

Déféré devant le juge d'instruction le 5 juillet, il n'a même pas été interrogé mais immédiatement placé en détention provisoire sans être informé des charges pesant contre lui. Bien qu'il se soit adressé à la division des plaintes de la prison au sujet de la torture dont il a été victime, et demandé que cette plainte soit remise au Ministre de la Justice, aucune suite n'a été donné à son appel, explique sa famille, autorisée depuis le 7 juillet à lui rendre visite 15 minutes par semaine.

Au vu de ce qui précède, et conformément aux dispositions de l'article du 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par le Maroc, Alkarama a demandé au Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'expression, Frank La Rue, d'intervenir d'urgence auprès des autorités marocaines pour qu'elles cessent tout acte de persécution judiciaire et administrative à l'égard d'El Haissan.

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