Alkarama, en collaboration avec Human Rights Guardians, a envoyé huit cas de disparitions forcées au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires - Messieurs Khaled Awda, Abdul Rahman Al Hamraoui, Mohammed Noor Zada, Deibo Al Khalif, Jamil Al Najjar, Mohamed Rami Ramla, Sabaie Sharkeyia et son frère, Alaa Sharkeyia. Ils ont tous disparu après avoir été arrêté par les forces de l'État à Homs, Alep et Damas, entre septembre 2012 et juillet 2013.
Khaled Awda, 35 ans, a été arrêté en se rendant au travail le 12 septembre 2012 par des membres de la sécurité militaire, sans aucune justification. Ses parents ont pris diverses mesures auprès des autorités syriennes à Homs - y compris le Conseil provincial, le Procureur, la Commission vérité et réconciliation et le Ministre de la Justice - sans succès.
Abdul Rahman Al Hamraoui, 36 ans, a disparu le 20 décembre 2012, après avoir été arrêté à un checkpoint par les forces de la sécurité militaire à Homs. Un détenu a informé sa femme qu'il était détenu dans la prison de Sednaya à Damas. Cependant, malgré toutes les mesures prises par sa famille, les autorités sont restées silencieuses.
Mohammed Noor Zada avait 18 ans lorsqu'il il fut arrêté le 31 décembre 2012 par les membres des forces militaires, alors qu'il tentait de fuir avec son père vers la campagne de Homs. Sa famille n'a pas entendu parler de lui depuis ce jour, malgré les plusieurs questions posées par la famille aux autorités de Homs.
Deibo Al Khalif, 23 ans, a été arrêté le 8 décembre 2012 par des membres des forces de sécurité politique sur la place Saadallah Al Jabiri à Alep. Approchées par sa famille, les autorités syriennes continuent de nier sa détention en dépit de témoignages confirmant qu'Al Khalif a bien été emmené à la prison d'Alep le 8 décembre 2012, avant d'être transféré à la branche du renseignement aérien à Damas le 21 Décembre de 2012.
Jamil Al Najjar, 20 ans, a été arrêté sans aucune justification par des membres des forces de sécurité, alors qu'il rentrait chez lui après les cours le 11 décembre 2012. Il aurait été arrêté alors qu'il arrivait près d'un rond-point dans la zone du district de Kafr Baramkeh Sousa (une municipalité de Damas) où un groupe d'hommes qui se disputaient étaient arrêtés par les forces de sécurité. Juste après son arrestation, les officiers des forces de sécurité ont fait une descente chez Al Najjar, alors qu'il était maintenu dans la voiture. C'est la dernière fois que sa famille l'a vu.
Mohamed Rami Ramla, 39 ans, a été arrêté le 16 mars 2013 à un poste de contrôle des forces de renseignement aérien à Hasya . Quelques heures plus tard, une patrouille des forces de renseignement aérien s'est rendue chez sa famille pour l'interroger sur son identité et son adresse sans donner aucune d'information et sans préciser qu'il avait été arrêté. Ce n'est que lorsque les policiers ont dit à son père qu'ils étaient « en charge de l'affaire de son fils » que ses parents ont compris qu'il avait été arrêté. Selon sa famille, Manla a commencé à être surveillé par les forces de renseignement aérien depuis sa participation à une démonstration à Homs en 2011.
Sabaie Sharkeyia, 35 ans, et son frère, Alaa Sharkeyia, 31, étaient en train de travailler lorsqu'ils ont été arrêtés par des membres de la sécurité politique le 7 juillet 2013 à la barrière Al Tarbeyia, dans la rue de Tripoli à Homs. Aucun mandat n'a été montré ni aucune une justification n'a été donnée.
En dépit de toutes les mesures que leurs familles respectives ont pris auprès des autorités syriennes, à ce jour elles n'ont obtenu aucune information à sur leurs conditions de détention. Et malgré les témoignages de personnes qui ont assisté à leur arrestation, les autorités continuent de nier leur disparition.
Alkarama a alerté le Groupe des Nations Unies de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) sur le risque élevé de torture auquel les victimes pourraient faire face au cours de leur détention, et a demandé à son président-rapporteur, Ariel Dulitzky, d' intervenir d'urgence auprès des autorités syriennes et de demander qu'ils soient immédiatement libérés ou, qu'au moins soient placés sous la protection de la loi et que leurs familles soient informées de leur sort.
Les autorités syriennes doivent cesser d'utiliser la pratique des disparitions forcées, considérée par la jurisprudence internationale comme une forme de torture en soi, commise non seulement sur la personne disparue, mais aussi sur sa famille. En outre, même si la Syrie n'a pas encore signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (CED), le gouvernement syrien doit respecter ses obligations internationales en vertu de la Convention contre la torture (CAT) auquel la Syrie a accédé en 2004 et cesser d'utiliser cette pratique comme un moyen de répandre la terreur parmi la population.
Les autorités syriennes doivent également ratifier la CED. Samedi 30 août marque la troisième Journée internationale pour les victimes de disparitions forcées, comme décidé en décembre 2010 par l'Assemblée générale de l'ONU, exprimant ainsi sa profonde préoccupation face à l'augmentation de la pratique des disparitions dans de nombreuses régions du monde.
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