C'est en arrivant à Damas le 29 avril 2011 pour un reportage sur les manifestations que Mme Dorothy Parvaz, journaliste à Al-Jazira, est arrêtée par les services de sécurité syriens avant même d'avoir pu quitter l'aéroport. Alkarama avait saisi le Rapporteur Spécial sur la Torture d'un appel urgent le 3 mai car nous craignions pour son intégrité physique, la torture étant pratique courante dans les prisons syriennes.
Ce n'est que le 4 mai que les autorités syriennes ont déclaré avoir expulsé Mme Parvaz vers l'Iran, pour avoir prétendument utilisé un passeport iranien périmé, information qui n'a pu être confirmée dans l'immédiat. Il apparait néanmoins évident que la raison de cette arrestation est en rapport avec son enquête sur les manifestations dans le pays. Les autorités syriennes reprochent en effet à la chaîne qatarie ainsi qu'aux autres chaînes internationales leur couverture médiatique des évènements. C'est finalement le 18 mai qu'Al-Jazira a annoncé la libération de sa journaliste et son retour à Doha.
Mme Parvaz a expliqué qu'elle avait été placée à son arrivée à Damas dans un centre de détention pendant trois jours avant d'être envoyée en Iran. Elle témoigne des mauvais traitements infligés aux détenus par les agents de sécurité, rapportant les cris de douleur des personnes torturées dans les cellules voisines.
Alkarama appelle les autorités syriennes à respecter le droit à la liberté d'expression ainsi que la Résolution S/16-1 du Conseil des droits de l'homme qui demande aux autorités de « cesser immédiatement toute intimidation, persécution ou détention arbitraire d'individus, y compris d'avocats, de défenseurs des droits de l'homme et de journalistes ».
On estime les nombre de personnes tuées à plusieurs centaines, en plus des milliers d'arrestations depuis le début des manifestations il y a deux mois.