 Maan Aloudat, arrêté au cours d'une manifestation |
Au cours de son arrestation, Maan a été battu par des agents des forces de sécurité et emmené de force au siège de la sécurité politique de Deraa où se trouvaient déjà d'autres manifestants qui avaient été arrêtés. Selon deux de ses co-détenus récemment libérés, il a été gravement torturé par des agents des services de sécurité alors qu'il était en garde à vue.
Des sources nous ont rapporté que c'est Atef Najeeb, directeur général des services de la sécurité politique syriens et membre de la famille du président Bashar Al-Assad, qui a directement donné l'ordre de maltraiter Maan Aloudat.
Atef Najeeb est régulièrement accusé d'être l'auteur de graves violations des droits de l'homme si bien que Youssef Abou Roumieh, un député syrien, a fini par faire une déclaration devant le parlement le 27 mars 2011 accusant Najeeb d'avoir organisé l'assaut contre les manifestants pacifiques de Deraa.
Maan Aloudat est actuellement détenu au secret, en-dehors de tout cadre judiciaire. Sa famille est très préoccupée par son état de santé et craint pour sa vie d'autant plus qu'au cours des derniers mois, un grand nombre de décès résultant d'actes de torture a été enregistré.
Depuis son arrestation, sa famille n'a pas été autorisée à lui rendre visite. Ils ont fini par apprendre le 5 avril 2011 que Maan avait été transféré au siège des services d'enquête de la sécurité politique à Damas. Bien que les autorités syriennes aient libéré plusieurs personnes qui avaient arrêtées au cours des récentes manifestations, Maan Aloudat est toujours en prison.
Le 6 avril 2011, Alkarama a soumis son cas en urgence au Rapporteur spécial sur la torture de l'ONU pour lui demander d'appeler les autorités syriennes d'ordonner la libération immédiate de Maan Aloudat.
Les mouvements de contestation populaires qui ont éclaté en Syrie le 15 mars 2011 se sont propagés à travers tout le pays : les manifestants demandent un changement démocratique.Les autorités syriennes ont fait un usage excessif de la force contre les manifestants. Alors que le bilan des morts ne fait que s'alourdir et que les arrestations arbitraires se poursuivent, aucune mesure n'a été mise en place pour lutter contre la corruption et aucune réforme politique et sociale n'a été initiée.
Alkarama a soumis 134 cas d'exécutions sommaires et 301 cas de détention arbitraire dans le cadre des récentes manifestations. Alkarama a demandé aux procédures spéciales des Nations unies d'intervenir auprès du gouvernement syrien.