Aller au contenu principal

Banias, le 28 mai 2011. Il est trois heures de l'après-midi quand Issam Sayouh, agent de la sécurité militaire, se présente chez Annas Darwish Ammar accompagné de dix hommes qu'il fait attendre au bas de l'immeuble pour n'éveiller aucun soupçon. Avant que les manifestations ne commencent, Issam Sayouh travaillait à la raffinerie de Banias avec le père de celui qu'il s'apprête à arrêter.

Issam Sayouh demande à Annas Darwish de descendre pour signer un document qui l'engage à ne pas participer aux manifestations, l'affaire de quelques minutes, assure-t-il. Mais à peine Annas Darwish sort-il de l'immeuble qu'il est brutalement arrêté par les dix hommes postés à l'extérieur, et emmené vers une destination inconnue.

Au début des manifestations, le jeune étudiant de 27 ans avait déjà été arrêté par la sécurité militaire le 7 mai 2011, au moment où l'armée était entrée à Banias.

Depuis son arrestation, son père a entrepris de nombreuses recherches pour savoir où il était détenu. Il s'est notamment rendu dans des centres militaires et a publié une lettre ouverte au gouvernement sur internet. Il a fini par apprendre que son fils avait été transféré au Centre de détention des services secrets de l'armée de l'air à Damas. Cette information n'a cependant jamais été confirmée par les services militaires qui ne reconnaissent toujours pas sa détention, Son père n'a pas été en mesure d'obtenir plus d'informations au sujet de son fils.

Il y a des motifs sérieux de croire qu'Annas Darwish soit torturé au cours de sa disparition forcée. Atteint d'une maladie mentale, les conditions dans lesquelles il est actuellement détenu risque d'aggraver son état. Nous appelons les autorités syriennes à libérer immédiatement Annas Darwish Ammar ou tout du moins à tenir son père informé de son sort.

Le cas de M. Annas Darwish Ammar a été soumis au Groupe de travail sur la disparition forcée le 29 juillet 2011.