Abed Alkareem Shiah, 59 ans, militant de l'opposition à Alep a été enlevé le 3 Octobre 2011 par plusieurs membres des services de renseignement militaire. Sa famille n'a pas eu de nouvelles le concernant depuis et les forces de sécurité continuent de nier sa détention. C'est pourquoi Alkarama a sollicité, l'intervention du Groupe de Travail sur les Disparitions Forcées des Nations Unies, auprès des autorités syriennes.
Abed Alkareem Shiah : le militant
Abed a rapidement pris parti contre le régime après le début des soulèvements en Syrie, en coordonnant notamment diverses manifestations pacifiques visant à mettre fin à la dictature de Bachar Al Assad. Il s'est également impliqué auprès de sa communauté en s'engageant dans des activités humanitaires en vue d'aider les personnes déplacées d'Alep.
Compte tenu de son engagement politique et de ses activités humanitaires, il avait toujours été sous la menace d'une arrestation arbitraire ou d'un enlèvement.
Disparition et détention secrète
Le 3 Octobre 2011, Abed fut enlevé dans une rue proche de la mosquée Al Rahma d'Alep par une dizaine de membres des forces de sécurité en uniforme. Ils l'ont battu et forcé à entrer dans un véhicule qui a quitté les lieux vers une destination inconnue.
Suite à son arrestation, Abed a pu être aperçu à deux reprises par des détenus libérés depuis. Tout d'abord fin 2011 dans la prison militaire d'Alep et ensuite au début de l'année 2012 dans la prison militaire de Damas. Selon les témoignages de ces prisonniers, Abed était en très mauvaise santé. Malgré différentes initiatives prises par sa famille en vue de le retrouver, les autorités ont toujours nié sa détention.
Comme pour la plupart des victimes de disparition forcées qui sont soumis à des actes de torture au cours leurs détentions secrète, Alkarama exprime de graves inquiétudes concernant la vie et l'intégrité physique et mentale d'Abed. C'est en ce sens que le Groupe de Travail sur les Disparitions Forcées a été saisi afin que soit demandé aux autorités syriennes de mener une enquête sur le sort de la victime et qu'il soit immédiatement libéré, ou en tout état de cause, placé sous la protection de la loi.