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Ce jour-là, le 10 novembre 2011, Kamel Hamda allait rentrer déjeuner chez lui dans la banlieue de Damas, après une matinée passée au travail. C'est alors que des coups de feu éclatent à Harasta, dans l'allée Sayl, tout près de la mosquée de Cheikh Moussa : des agents de la Sûreté de l'Etat lui tirent dessus, le blessant grièvement à la jambe, le laissent gisant sur le sol inconscient pendant quinze longues minutes avant de le traîner jusqu'à une camionnette garée non loin de là. A ce jour, les services de la Sûreté de l'Etat continuent de nier son arrestation et sa détention. Il est toujours disparu.
Un témoin de la scène a pu filmer l'incident et a posté la vidéo sur Youtube :

Des détenus récemment libérés disent avoir vu Kamel Hamda au centre de détention d'Al-Khatib, en plein centre de Damas. Ce centre, directement contrôlé par les forces de la Sûreté de l'Etat, est connu par les organisations de défense des droits de l'homme pour la torture qui y est pratiquée de manière systématique. Les ex-détenus ont déclaré que lorsque M. Hamda est arrivé au centre, il saignait abondamment et ne pouvait plus bouger ses membres inférieurs. En dépit de son état, ses graves blessures n'ont pas été soignées ; il a été placé dans l'une des nombreuses cellules du centre. Toutes les personnes amenées là sont détenues à l'isolement. Ses blessures ont rapidement enflé, lui causant des douleurs atroces.

En dépit de l'existence d'éléments prouvant son arrestation et sa détention et de son état de santé critique, les services de la Sûreté de l'Etat ont continué de nier sa détention. Sa famille qui n'a eu aucune nouvelle de lui depuis que les ex-détenus disent l'avoir vu au Centre d'Al-Khatib, est très inquiète pour lui et craint pour sa vie.

A la lumière de ces informations, Alkarama a soumis le cas de M. Hamda au Groupe de travail sur les disparitions forcées le 15 décembre 2011 et a également informé la Commission d'enquête sur la Syrie. Alkarama demande aux autorités syriennes de libérer immédiatement la victime et de s'assurer qu'elle bénéficie d'une prise en charge médicale. Nous les prions instamment d'honorer leurs obligations internationales relatives à la protection des droits des détenus.