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Deyaa Al-Abdullah, poète et militant politique de 38 ans, a été enlevé par les services de la sécurité politique le 29 juin dernier dans le sud du pays. Trois mois plus tard, sa famille n'a toujours pas pu retrouver sa trace.

Brochures, billets à 140 caractères, poèmes, articles... De sa plume, Deyaa Al-Abdullah a fait une arme. Poète reconnu par les amis de la liberté et militant politique bien connu des services de sécurité syriens, ce chercheur en science cognitive a depuis le début des manifestations en Syrie le 15 mars dernier, participé activement à l'organisation des rassemblements pacifiques dans la province de d'Al-Sweida au sud de la Syrie. Depuis plusieurs mois déjà, les forces de l'ordre et les Chabbiha (milices) le surveillaient de près et le menaçaient de représailles s'il continuait de participer au mouvement de contestation. Sa détermination est restée intacte, ce qui lui a valu d'être arrêté le 29 juin dernier.

Ce jour-là, des agents de la sécurité politique, en civil, ont débarqué chez lui, à Al-Thaalah, un village de la province d'Al-Swedah, au sud de la Syrie. Ils ont aussi confisqué son ordinateur, ses affaires personnelles et l'ont emmené vers une destination inconnue sans même lui expliquer les raisons de son arrestation.

Deyaa Al-Abdullah avait déjà été arrêté arbitrairement en 1999 il y a douze ans pour ses écrits et ses activités de militant politique. Libéré une année plus tard au bénéfice de l'amnistie générale de 2000 sans même avoir été jugé, il a poursuivi ses activités de militant pacifiste.

Alors que les appels à sa libération se multiplient dans le province d'Al-Sweida, les autorités refusent toujours de divulguer la moindre information à son sujet et de reconnaître sa détention. D'autres rassemblements pacifiques s'organisent à travers tout le pays pour demander la libération de milliers d'autres Syriens enlevés et détenus arbitrairement.

Craignant pour son intégrité physique et mentale, Alkarama a soumis le cas de Deyaa Al-Abdullah le 26 septembre 2011 au Groupe de travail sur les disparitions forcées lui demandant d'intervenir de toute urgence afin que la victime soit libérée ou placée sous la protection de la loi.