Aujourd'hui, Alkarama a informé les procédures spéciales des Nations Unies que M. Yacoub Shamoun, ressortissant syrien de 48 ans, a finalement été libéré le 14 Mars 2012, après presque 27 ans de détention arbitraire.
Alkarama travaille sur le cas de M. Shamoun depuis Juillet 2011, mois où nous avons informé les procédures spéciales des Nations Unies de sa détention arbitraire. En guise de suivi à la communication initiale et tout en réitérant nos préoccupations antérieures au sujet de l'illégalité de sa longue détention, nous avons été heureux de partager l'information de sa libération avec les organes des Nation Unies.
Nous rappelons que M. Shamoun a été arrêté avec son frère Fawaz le 2 Juillet 1985 par des agents du Service militaire syrien. Les deux frères ont été arrêtés parce qu'ils avaient atteint l'âge de 18 ans et ne s'étaient pas présentés pour leur service militaire: ils vivaient avec leur famille au Liban de 1972 à 1985.
Aucun des deux frères n'a jamais été inculpé ni jugé. En 1996, M. Fawaz Shamoun a été libéré sans avoir été présenté à un juge. La famille de M. Shamoun ne recevait qu'un strict minimum d'informations sur M. Yacoub, notamment le fait qu'il était détenu dans la prison de Sednaya de 2001 à 2008 et à Al Rakka en 2011 (se référer au communiqué de presse initial pour de plus amples informations ).
Le 14 Mars 2012, plus de 26 ans après son arrestation, M. Shamoun a finalement été libéré de la prison d'Al-Hassakah. Pendant sa détention, il n'a jamais été inculpé ni présenté à un juge. Ce qui rend cette détention exceptionnellement longue et illégale à la fois dans le droit interne et international. La lourde peine et la punition illicite de M. Shamoun, 26 ans et cinq mois de détention arbitraire, ne peuvent être justifiées en aucunes circonstances, en particulier pour le crime de ne pas se présenter pour son service militaire.
Pour ces raisons, Alkarama maintient sa demande précédente au Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire de déclarer la détention de M. Shamoun comme étant arbitraire et d'ordonner aux autorités syriennes de le dédommager pour les violations qu'il a subies.