Il était vêtu d'un simple jogging et n'avait pas pris ses documents d'identité ou une somme d'argent, preuve, selon sa famille, qu'il avait l'intention de ne s'absenter que quelques instants, le temps d'effectuer ses courses.
Walid HOSNI n'a plus donné signe de vie depuis ce jour.
Dès sa disparition, ses proches ont visité tous les hôpitaux de la région et effectué toutes les recherches possibles au niveau des services de sécurité de la région pour connaître son sort.
Dès le 2 octobre 2009, son père, M. Salah HOSNI, s'est rendu au tribunal de Ben Arous pour informer le procureur de la république de la disparition de son fils. Ce dernier lui a affirmé qu'il chargerait le poste de police de Naassen d'effectuer des recherches. Un mois entier a passé sans que les agents de Naassen ne réagissent.
Le 2 novembre 2009, le père s'est de nouveau rendu au parquet de Naassen pour informer le procureur de l'absence totale de suite à sa demande de recherche. Ce n'est que le 18 novembre suivant que des agents de la Garde du district de Mourouj se sont présentés à son domicile et l'ont interrogé sur la date de disparition de son fils ainsi que sur ses habitudes et sa pratique religieuse.
Le 30 novembre ces mêmes agents ont de nouveau posé au père de la victime les mêmes questions. Plus tard dans la même journée des agents du poste de la garde de Fouchana ont investi le domicile familial et ont procédé à une fouille générale des lieux et en particulier dans la chambre de Walid HOSNI. Ces agents ont procédé sans mandat de justice et sans préciser ce qu'ils recherchaient et la raison de cette perquisition.
La famille de M. Walid HOSNI a repris espoir à la suite de cette perquisition musclée et illégale car elle constituait la reconnaissance implicite de la détention de leur fils par les services de sécurité.
Plusieurs arrestations avaient en effet eu lieu à la même période dans la région suivies le plus souvent par des perquisitions et des fouilles similaires dans les domiciles des personnes arrêtées.
Les proches de la victime ont donc continué leurs démarches auprès des services de police mais ceux-ci ont refusé de leur donner des informations sur son sort et se sont contenté de leur affirmer qu'il n'était plus nécessaire qu'ils poursuivent davantage leurs recherches et que leur fils « était parti en Italie ».
Il semble évident dans cette situation, qu'il existe un faisceau de présomptions suffisant pour imputer la disparition de M. Walid HOSNI aux services de sécurité tunisiens et il apparaît évident qu'il soit détenu au secret ce que les autorités refusent de reconnaître en informant sa famille.
Alkarama a donc saisi ce jour le Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations Unies pour l'informer de ce cas et lui demander d'intervenir auprès des autorités tunisiennes afin qu'elles fassent toute la lumière sur ce cas.