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Alkarama for Human Rights, 8 juin 2007

Abdul Rahman Ma'ath Thafir, ressortissant saoudien, a été retrouvé mort dans sa cellule le 29 mai 2007 au camp de Guantanamo Bay. Les autorités militaires américaines ont conclu qu'il s'agissait "apparemment d'un suicide".
Abdul Rahman Ma'ath Thafir Al Amri, âgé de 34 ans, était arrivé à Guantanamo en février 2002. "Le détenu a été retrouvé inanimé et ne respirant plus dans sa cellule par les gardiens. Le détenu a été déclaré décédé par un médecin après toutes les constatations d'usage", selon le commandement régional sud de l'armée américaine. Il n'a cependant pas été révélé comment Al Amri se serait donné la mort. Abdul Rahman Al Amri est l'un des 40 détenus à avoir suivi la grève de la faim en 2005.

Le corps du défunt a été rapatrié en Arabie Saoudite où il a été transporté dans un hôpital à Riyad pour un examen et l'identification par ses proches. Ces derniers refusent l'explication officielle américaine avant d'avoir pris connaissance des résultats de cet examen. Son frère explique que le corps de Al Amri ne présente aucune trace permettant de conclure à un suicide.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur saoudien, Général Mansour Al-Turki a déclaré qu'un comité médical spécial entreprendrait une autopsie. Un rapport serait par la suite remis aux autorités états-uniennes.

Le 10 juin 2006, trois détenus avaient été retrouvés morts dans leurs cellules. Les autorités américaines avaient là aussi prétendu qu'il s'agissait de suicides. Dans le cas de Ahmed Ali Abdullah, ressortissant yéménite, Alkarama for Human Rights a assisté la famille à organiser l’autopsie du corps de leur fils. L'organisation a mandaté une équipe médicale dirigée par le directeur de l’Institut de Médecine légale de l’Université de Lausanne. L'examen a été effectué à l'hôpital militaire de Sanaa.

Le rapport de l'autopsie a soulevé un certain nombre d'anomalies, en particulier la rétention par les autorités américaines des pièces anatomiques correspondant aux voies aériennes supérieures, pièces maîtresses dans le cas d’un suicide par pendaison. Dans les deux autres cas de décès suspects de Yassir Talal az-Zahrani et Mani’ Shaman al-Utaybi, ces organes avaient aussi été prélevés (Communiqué du 29 mai 2007).

Près de 800 prisonniers sont passés par le camp de Guantanamo Bay depuis son ouverture en 2002. Quelque 380 y sont toujours détenus, certains sans inculpation ni jugement depuis plus de cinq ans.