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M. Ammar Attayiar a été arrêté le 11 janvier 2010 par des membres des services de sécurité qui l'ont emmené dans leurs locaux puis transféré dans un centre de détention des services d’investigation criminelle où il a été détenu au secret et gravement torturé. Il devait faire l’objet d’une mesure de libération provisoire le 4 avril 2010 mais à ce jour il est maintenu en prison.

Alkarama a sollicité le 16 juin l'intervention du Rapporteur spécial sur la torture auprès des autorités yéménites afin de procéder le plus rapidement possible à une enquête exhaustive et impartiale sur les faits de torture dont a été victime M. Ammar ATTAYIAR ainsi que de s’abstenir à utiliser contre lui des aveux extorqués par ce moyen au cours de son procès à venir.

M. Ammar Hamid Moqbil Mahyoub ATTAYIAR, âgé de 23, célibataire, technicien à l’aéroport international de Sanaa, a été arrêté le 11 janvier 2010  dans la Mouhafada de Taaz par des membres des services de sécurité en tenue civile et emmené dans leurs locaux où il est resté détenu jusqu’au 16 janvier 2010 avant d’être transféré au centre de détention des services d’investigation criminelle (Al-Baht al-Jinaii) de Taaz où il a été privé de tout contact avec le monde extérieur.

Le 27 janvier 2010, il a été emmené une nouvelle fois au poste de police de Bir Bacha où il est resté détenu encore six jours avant d’être finalement transféré à la prison centrale de Taaz le 3 février 2010 où il est toujours détenu à ce jour.

Au cours de sa détention par les services d’investigation criminelle à Taaz entre le 16 et 27 janvier 2010 il a fait l’objet de graves tortures par trois officiers chargés de l’interrogatoire dans le but de lui extorquer des aveux au sujet d’infractions de droit commun : il a notamment été exposé à une série de chocs électriques qui lui ont causé plusieurs brûlures du second degré au niveau des mains des pieds et du dos.

M. Ammar ATTAYIAR a également subi de graves tortures au poste de police de Bir Bacha où il a notamment été maintenu les yeux bandés et violemment battu pendant six jours.

La victime a pu faire l’objet d’un examen médical à la suite des demandes insistantes de son avocat et de sa famille qui a été autorisée à lui rendre visite à la prison centrale de Taaz. Le rapport médical établit différentes brûlures et de nombreuses contusions sur différentes parties de son corps. Une plainte a  été déposée auprès du Procureur général de Sanaa.

M. Ammar ATTAYIAR devait faire l’objet d’une mesure de libération provisoire le 4 avril 2010 en vertu d’une décision de la juridiction chargée de l’instruction ; il n’a cependant pas été libéré par les autorités chargées de la détention.

Dans le cadre de la plainte déposée contre les agents responsables de la torture de M. Ammar ATTAYIAR, ceux-ci ont été convoqués par le parquet au début du mois de mai 2010 et une demande d’annulation des procès verbaux établis a été formulée par son avocat.

Le parquet n’a cependant pas convoqué les témoins cités par le plaignant au motif qu’ils avaient été libérés de sorte que la plainte pour torture déposée dans le but de faire annuler la procédure viciée n’a toujours pas aboutie.

Il est à craindre que les aveux extorqués au moyen de la torture ne soient utilisés contre lui au cours de son procès à venir et ne servent à le faire condamner lourdement.