Âgé de 45 ans, M. Abdullah Zeid Salem ZUHIR est propriétaire d'un local d'Internet à Djedda où il réside. Il a été arrêté le 20 février 2006 par des agents des services de renseignement (Al Mabahit) sur son lieu de travail sans mandat d'arrêt ; emmené vers une destination inconnue, sa famille est restée sans nouvelle de lui pendant plusieurs mois.
Ce n'est qu'après un appel téléphonique à son épouse durant l'été 2006 que sa famille a appris qu'il était détenu à la prison de Dahbane à Djedda.
Après deux ans de détention il a été autorisé à recevoir des visites de ses proches et les a informé qu'il avait été arrêté uniquement pour être soupçonné d'avoir eu des contacts avec des membres de l'opposition à l'étranger.
Détenu au secret durant les mois qui ont suivi son arrestation, M. Abdullah Zuhir n'a jamais été présenté devant un juge ou une autorité judiciaire pour se voir notifier officiellement une accusation.
Au début de l'année 2009 un avocat a pu lui rendre une seule visite en prison, sans être toutefois en mesure de l'informer des accusations pénales contre lui ou de lui apporter une quelconque assistance juridique.
Au mois de juin 2009, il a été transféré à la prison de Riyad, où il est comparu, dans un bureau en présence de plusieurs personnes dont l'une l'a informé « qu'il était condamné ». Aucune précision ne lui a été donnée, de sorte qu'il ignore s'il s'agissait d'une audience de jugement. En dépit de ses demandes, aucun document ne lui a été notifié ; Quelques jours plus tard, il a été ramené à la prison de Dahbane à Djedda où il se trouve encore actuellement.
Il ne fait pas de doute que sa privation de liberté, en l'absence de toute procédure légale, avec pour seule raison invoquée par les services des renseignements au cours de ses interrogatoires de « contact avec des membres de l'opposition », est arbitraire et contraire aux principes énoncés par la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Alkarama a donc soumis le cas de M. Abdullah Zuhir au Groupe de travail sur la détention arbitraire pour voir reconnaître le caractère arbitraire de sa privation de liberté et qu'il soit immédiatement libéré ou présenté devant un tribunal pour être jugé publiquement avec toutes les garanties attachées à un procès équitable.