Saeed Al-Khamissi, un fonctionnaire du ministère de la Justice saoudien détenu depuis plus de sept ans à la prison de Dhabhan au nord-ouest de Jeddah, attend toujours d'être jugé.
Le 28 mars 2004, en plein milieu d'après-midi, des agents des services de sécurité saoudiens en civil ont débarqué dans le bureau de Saeed au ministère de la Justice à Jeddah. Ils l'ont immédiatement emmené chez lui dans le quartier de Rabwa pour y effectuer une perquisition. Sa famille, présente sur les lieux, rapporte que les agents se sont comportés de manière violente, sans doute dans le but de les intimider. Après plusieurs dizaines de minutes, ils ont fini par emmener Saeed Al-Khamissi vers une destination inconnue en emportant ses livres et ordinateurs.
Ce n'est que deux mois plus tard, deux mois de silence sans aucune nouvelle de leur proche, que la famille a appris qu'il était détenu à la prison de Dhabhan au nord-ouest de Jeddah, un centre de détention de « haute sécurité » contrôlé par les services de renseignement où sont détenus des prisonniers d'opinion et des personnes accusées de terrorisme. Sa famille rapporte qu'il a été torturé durant les interrogatoires et qu'il souffre encore des séquelles dues à ces mauvais traitements.
Saeed a 32 ans aujourd'hui. Sa femme et ses quatre fils attendent son retour depuis plus de sept ans. Il n'a jamais été présenté devant un juge et ignore encore aujourd'hui les raisons de son emprisonnement. Il ne fait aucun doute que sa détention actuelle constitue une violation des législations interne et internationale des droits de l'homme.
Alkarama a soumis le cas de Saeed Al-Khamissi aujourd'hui au Groupe de travail sur la détention arbitraire, lui demandant d'intervenir auprès des autorités saoudiennes afin qu'elles ordonnent le jugement ou la libération de la victime.