Alkarama a soumis un appel urgent au Rapporteur Spécial de l'ONU sur la torture, au Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme et au Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats, après avoir appris que les autorités saoudiennes avaient arrêté l'avocat et défenseur des droits de l'homme égyptien Ahmed El-Sayed, plus communément connu sous le nom de M. Ahmed Mohamed Abdel Wahab Sarwat El-Sayed (أحمد محمد ثروت عبدالوهاب السيد), à son arrivée à l'aéroport de Jeddah, hier 17 Avril 2012, .
L'appel urgent exhorte les différents Rapporteurs à prendre les mesures nécessaires avec les autorités saoudiennes afin de garantir que M. El-Sayed ne serait pas torturé pendant sa détention comme d'innombrables ressortissants égyptiens l'ont été avant lui.
M. Ahmed Mohamed Abdel Wahab Sarwat El-Sayed (أحمد محمد ثروت عبدالوهاب السيد) est avocat. Il milite pour le sort des ressortissants égyptiens détenus en Arabie Saoudite. Il a récemment déposé une plainte formelle contre le Roi d'Arabie Saoudite, dans laquelle il l'accuse de détenir arbitrairement de nombreux égyptiens sans inculpation ni procès et appelé à leur libération. La plainte a été déposée dans un Tribunal Pénal dans le Sud du Caire.
M. El-Sayed, 29 ans, et son épouse Mme Sarwat voyageaient ensemble depuis l'Egypte en l'Arabie saoudite afin d'accomplir le pèlerinage à La Mecque (Omra). M. El-Sayed avait réussi à obtenir son visa rapidement et sans aucun problème. Néanmoins, à son arrivée à l'aéroport de Jeddah, M. El-Sayed a été immédiatement arrêté par la police saoudienne en uniforme,. Ils l'ont emmené vers une destination inconnue. On lui a déclaré qu'il avait été arrêté pour avoir insulté le roi Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud d'Arabie Saoudite sans qu'on ne lui montre un mandat d'arrêt.
La police saoudienne a dit à Mme Sarwat -son épouse de continuer son voyage, sans l'informer davantage sur le sort de son mari.
Avant d'avoir été emmené, M. El-Sayed exprimait sa vive préoccupation selon laquelle des accusation pouvaient être fabriquées contre lui, compte tenu notamment de son travail parlant pour, et la défense, les droits des Egyptiens arbitrairement détenu en Arabie Saoudite. Il était également préoccupé quant à la possibilité d'être détenu indéfiniment, tout comme des milliers d'autres arbitrairement détenus dans le Royaume.
M. El-Sayed a contacté la fondation Alkarama dès qu'il a appris qu'il allait être arrêté. Depuis lors, nous n'avons pas été en mesure de communiquer avec lui ni son épouse afin d'obtenir des renseignements ultérieurs sur la situation: il s'agit donc d'une situation qui nous préoccupe vivement.
Arabie saoudite a signé la Convention contre la torture le 23 Septembre 1997. Conformément à ses obligations en vertu du droit coutumier et internationale, le Royaume n'est pas autorisé à faire subir de mauvais traitements aux personnes détenues. En outre, les personnes arrêtées doivent être informées des charges retenues contre eux, ont le droit à un avocat et doivent être présentées devant un juge dans un délai raisonnable.
Nous appelons donc les autorités saoudiennes pour qu'elles s'assurent que les droits de M. El-Sayed sont dûment respectés et de fournir immédiatement des informations à sa famille quant à son sort ainsi que l'endroit où il est détenu.