Après la cérémonie, alors que les étudiants commençaient à quitter les lieux, un groupe d'intervention composé d'agents de la sécurité centrale, d'officiers des services de renseignement et d'agents de la sécurité nationale se sont mis à attaquer un groupe d'étudiants, parmi lesquels des jeunes femmes, et les ont arrêtés. Tous ont été placés en garde à vue pendant plusieurs heures au poste de police de Munufeya avant d'être libérés à l'aube du 31 mars 2010.
Les étudiants qui ont été embarqués au poste de police de Munufeya sont :
1. Sayed Abdul Khaliq Hijazi
2. Mohamed Abdul Latif Hallaj
3. Ahmed Murad Osama
4. Ahmed Sayed Zanary
5. Ahmed Abu Bakr Khalif
6. Mohammed Marae
7. Hany Al-Mogy
8. Ahmed Samir Fayed
9. Hamdy Abdel Fattah Majid
10. Ahmed Mohamed Farag
11. Mahmoud Abdel-Aziz
Des agents de police et des officiers des services de renseignement, sous les ordres d'Ahmed Sayyad, membre de la section des renseignements de la police de Munufeya, ont torturé, insulté et battu les étudiants avec des menottes. Mohamed Hamdi Marae et Hamdi Abdul Fattah Majid portent les traces des sévices subis : ils ont le visage, le bas du dos et les mains couverts d'ecchymoses. Selon nos sources, les officiers ont sodomisé toutes les victimes sans exception avec leurs mains après les avoir immobilisées.
Mercredi 31 mars 2010 au matin, les étudiants, portant les marques visibles des tortures subies, ont été présentés devant le procureur de la sécurité de l'Etat de Munufeya. Ils ont dit au procureur qu'ils avaient été abusés sexuellement et torturés par des agents sous les ordres de l'officier Ahmed Sayyad. Leur avocat a alors demandé que leur examen médical soit certifié. Les étudiants ont nié les accusations retenues contre eux, à savoir : «appartenance à un groupe fondé sur des principes contraires à la constitution et à la législation nationale » et « publication et diffusion des idées du groupe au sein de l'université ».
Les victimes ont demandé l'ouverture d'une enquête sur les agissements de l'officier Ahmed Sayyad et leur gravité transparaît clairement dans leurs déclarations. Ces dernières ont été enregistrées officiellement par le Parquet de la division criminelle de Munufeya sous les numéros 2235 et 2237/2010.
Pour autant, le procureur de Munufeya a ordonné leur mise en détention préventive pour une durée de quinze jours, et en attente de leur examen par la médecine légale afin que ce service établisse s'ils ont été battus et abusés sexuellement pendant qu'ils étaient sous la supervision de l'officier Ahmed Sayyad.
Alkarama a lancé un appel aux autorités égyptiennes pour qu'elles mettent un terme à l'usage prolongé et systématique des arrestations arbitraires et de la torture comme moyens de répression. Notre organisation a aussi demandé à ce que soit ouverte une enquête indépendante sur les agissements d'Ahmed Sayyad et sur ceux des responsables des tortures des étudiants de Munufeya. Alkarama prévoit de soumettre leurs cas aux mécanismes onusiens des droits de l'homme pertinents en temps voulu.