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Alkarama est profondément préoccupée par l'indifférence des autorités égyptiennes face à la récurrence des décès de détenus suite à des actes de tortures et de mauvais traitements dans les lieux de détention du pays. Notre organisation a récemment été informée du cas d'Atef Mohamed Ibrahim Rifai, torturé pendant de longs mois et décédé le 6 janvier 2010 à la suite de ces mauvais traitements. Ce tragique événement vient confirmer le caractère systématique de la torture pratiquée dans tous les lieux de détention en Egypte, où la plupart des détenus sont exposés à ces abus.

Arrestation et détention

Le jeune Atef Ibrahim a été arrêté le 29 septembre 2009 après une bagarre entre son cousin et une autre personne. Des agents des forces de la sécurité de l'Etat les ont arrêtés, lui et son cousin, et ils ont été présentés immédiatement devant le Procureur général qui a ordonné leur mise en détention préventive. Atef Ibrahim a ensuite été emmené au poste de police d'Al-Omaraniya, où il a été détenu pendant plus de quatre mois, et ce, au mépris de la législation interne qui autorise la détention des prévenus pendant la durée d'une enquête seulement dans les prisons égyptiennes.

Le 31 décembre 2009, Mohamed Atef Ibrahim a été torturé par un agent de police qui l'a battu violemment devant les autres prisonniers et l'a laissé là, gisant sur le sol, agonisant. Le même jour, sa mère a pu lui rendre visite. Il a ensuite été transféré le 1er janvier 2010 à l'hôpital le plus proche dans un état de santé déplorable. C'est là qu'il est mort le 6 janvier 2010, après une semaine d'atroces souffrances. Le rapport du médecin a révélé qu'il est décédé d'une hémorragie interne suite aux mauvais traitements qu'il avait subis au cours des derniers mois.

Alkarama craint que les autorités égyptiennes n'affirment que la mort de Mohamed Atef Ibrahim était un suicide, comme c'est souvent le cas pour les meurtres dans les centres de détention. Elle les exhorte à prendre toutes les mesures juridiques nécessaires afin de poursuivre les auteurs des actes de tortures qui ont causé la mort de Mohamed Atef Ibrahim.