Le rapport d'Alkarama documente les centaines des cas de mort en détention des suites de torture, de déni de soins médicaux et de mauvaises conditions de détention.
Moins de deux semaines après l'adoption par les autorités égyptiennes d'une nouvelle loi donnant au personnel pénitentiaire le droit de torturer et de maltraiter les prisonniers tout en restreignant davantage les droits des détenus égyptiens, Alkarama publie un nouveau rapport qui documente 323 cas de décès survenus dans des centres de détention égyptiens entre août 2013 et septembre 2015 comme une conséquence directe de la torture, de mauvais traitements ou de refus de soins médicaux. Tous résultent de violations généralisées et systématiques des obligations internationales de l'Égypte. Le rapport examine les causes de ces décès et suggère un moyen de mettre un terme à l'aggravation de la situation en fournissant des recommandations efficaces aux autorités égyptiennes et à la communauté internationale.
« Le rapport révèle que les décès en détention en Égypte ne sont pas des phénomènes isolés qui auraient lieu à la suite d'un processus naturel. Il montre que ces centaines de morts ont été causées par le comportement et la législation des autorités égyptiennes en vigueur. Ces personnes sont mortes car les détenus manquent d'une protection suffisante de leur droit à la vie et à ne pas être soumis à la torture en détention, » a déclaré Thomas-John Guinard, Juriste pour la région du Nil à Alkarama. « Avec cette documentation et analyse juridique, les autorités égyptiennes ont maintenant du moins les outils, si pas la volonté, pour résoudre ce problème dramatique. »
« Mort derrière les barreaux: torture et déni de soins médicaux en détention en Égypte » détaille deux ans de violations dans les établissements de détention égyptiens qui ont vu la mort d'hommes, de femmes et d'enfants âgés de 15 à 76 ans. Sur la base d'informations de première main et d'autres rapports de la société civile et des médias, le rapport d'Alkarama fournit une observation approfondie de la situation dans les prisons, les commissariats de police et autres lieux de détention à travers le pays, avec des comptes rendus détaillés de torture et de déni de soins médicaux. En analysant la législation actuelle sur le traitement des prisonniers, il tente d'expliquer comment, en l'espace de deux ans, plus de 300 personnes sont mortes dans divers centres de détention à travers l'Égypte.
« La conclusion du rapport est sans équivoque dans le sens où si l'Égypte maintient ce cadre juridique et n'adopte pas de nouvelles procédures concernant les conditions de détention, la situation ne peut que se détériorer, » a déclaré Rachid Mesli, Directeur juridique à Alkarama. « Les réformes doivent être entreprises au niveau le plus élevé et d'une manière large et inclusive, au lieu d'adopter des mesures de façade qui ne parviennent pas à aborder de façon globale les questions et finissent par être contre-productives pour les détenus. »
Ainsi, le rapport d'Alkarama contient de nombreuses recommandations adressées principalement aux autorités égyptiennes, mais aussi à la communauté internationale, concernant les diverses mesures et actions qui pourraient être mises en œuvre pour mettre fin à la violation systématique des droits de l'homme en détention pour que ces installations arrêtent de devenir de tombes officielles.
Pour télécharger le rapport complet (en anglais), veuillez cliquer ici.
Pour plus d'informations, contactez l'équipe média d'Alkarama au media@alkarama.org (Dir : +41 22 734 10 08 ).