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محمد الركن

L’éminent avocat et militant des droits humains Mohamed Al-Roken a purgé la totalité de sa peine de 10 ans d’emprisonnent prononcée contre à l’issue d’un procès inéquitable et de nombreux abus et de mauvais traitements en détention.  

La peine d’Al-Roken a pris fin le 17 juillet 2022 mais les autorités émiraties ont décidé de prolonger sa détention sans donner de raisons. Il est craint qu’il soit envoyé dans un des centres dit de « Munsaha » (ou centres de « conseil »).

Un centre de Munasaha est situé au sein de la prison d’Al-Razin, où sont détenus des prisonniers d’opinion, activistes et défenseurs des droits de l’homme émiratis. Ces centres ont été maintes fois dénoncés par les défenseurs des droits humains comme un moyen détourné pour maintenir en détention les prisonniers d’opinion ayant purgé leurs peines.  

L’action d’Alkarama

Alkarama a travaillé sur la question de la détention arbitraire aux émirats depuis plus d’une décennie et notamment concernant le cas de l’avocat Mohammed al-Roken, ainsi que les autres détenus d’opinion, militants et opposants politiques visés par la politique de de leurs autorités.

Alkarama a notamment déposé de nombreuses plaintes au nom des familles de victimes de détention arbitraires auprès de procédures spéciales.

Aussi, le Groupe de travail sur la détention arbitraire a conclu maintes fois à l’arbitraire des détentions des opposants et défenseurs des droits humains, exigeant leur libération. Alkarama continue de faire le suivi de ces décisions et rappelle ces cas régulièrement à l’attention des experts et public.

Dernièrement, dans le cadre de l’Examen Périodique Universel (EPU) du bilan des Émirats arabes unis en matière de droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme a publié plusieurs communiqués de presse à leur sujet.

En novembre 2019, Alkarama, ainsi que nombreuses autres des organisations internationales de défense des droits humains et des militants de plusieurs pays ont appelé les Émirats arabes unis et leurs dirigeants à libérer immédiatement et sans condition l’éminent avocat des droits humains et avocat Mohammed al-Roken.

Les signataires de l’appel public ont souligné que Mr al-Roken a été détenu arbitrairement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et à la liberté d’association, dans le cadre de son travail d’avocat et de défenseur des droits humains.

Demandes de l’ONU

En dépit des nombreuses demandes des Nations Unies de les libérer, les autorités des Émirats arabes unis continuent à détenir arbitrairement l’avocat al-Roken ainsi que d’autres militants. Les experts onusiens ont également exprimé leurs inquiétudes quant au fait que ces militants des droits humains avaient été victimes d’abus et d’actes constitutifs de torture.

Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les défenseurs des droits humains a notamment souligné que non seulement Mohammed al-Roken, Ahmed Mansour et Nasser bin Ghaith ont non seulement été poursuivis pénalement et emprisonnés pour leurs appels légitimes et non violents au respect des droits humains aux Émirats arabes unis, mais ont également été maltraités en prison.

L’experte a fait référence à des informations qu’elle avait reçues sur les conditions de détention et les mauvais traitements auxquels ils avaient été soumis, tels que l’isolement cellulaire prolongé, et souligné que ces comportements violaient les normes relatives aux droits de l’homme et pouvaient s’apparenter à de la torture.

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le statut des défenseurs des droits humains a déclaré que Mohamed Al-Roken, emprisonné depuis 2012 pour conspiration contre le gouvernement, est soumis à l’isolement.  

Dans son rapport, il a noté que le Groupe de travail sur la détention arbitraire avait jugé la détention de Mohammed al Roken arbitraire et avait demandé sa libération immédiate.