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Comme tous les samedis, les familles des victimes du massacre de la prison d'Abu Salim ont manifesté samedi 17 avril 2010 devant le tribunal de Benghazi. Ce rassemblement pacifique hebdomadaire est l'occasion pour ces familles de demander au gouvernement libyen de faire toute la lumière sur les circonstances du massacre de juin 1996. Mais, ce jour-là, les autorités libyennes ont décidé de répliquer. Une association soutenue par le gouvernement regroupant les familles des gardiens de prison et policiers impliqués dans le massacre a organisé, au même moment, une contre-manifestation et s'en est prise aux familles des victimes.

Les familles de victimes ont tenté de trouver un autre endroit pour manifester pacifiquement afin d'éviter toute confrontation avec l' « association » de « La Famille des martyrs du devoir », mais la foule, menée par Aqila Al-Badri, les a attaquées violemment. Aqila Al-Badri, membre influent et secrétaire de l'association des « martyrs", armé d'une grande machette, a frappé Fathi Tarbil, avocat et coordinateur principal des familles des victimes. Ce dernier a dû être transféré au service des urgences de l'hôpital sur le champ.

Après avoir été pris en charge à l'hôpital, Fathi s'est rendu au poste de police local pour déposer plainte au nom des familles des victimes. Il a alors découvert, à sa grande surprise, qu'Al-Bardi avait aussi déposé plainte contre les manifestants des familles des victimes. Des sources ont confirmé que la contre-manifestation d'Al-Bardi n'était pas une simple coïncidence: elle avait été en réalité préparée à l'avance et coordonnée avec l'aide des forces de sécurité. L'objectif était d' « inciter » le secrétaire à la justice d'interdire les manifestations au nom du maintien de l'ordre et de la sécurité publics.

Alkarama salue la lutte et le courage de Fathi Tarbil qui continue de défendre les droits de l'homme en Libye et en particulier les droits des victimes du massacre de la prison d'Abou Salim. Ce violent incident ne doit pas passer inaperçu et Alkarama demande aux autorités libyennes d'ouvrir une enquête sur les événements du 17 avril 2010, et en particulier sur l'implication d'Aqila Al-Badri et des autres manifestants qui ont participé à l'attaque des familles.