Aller au contenu principal

Aujourd'hui, Alkarama a soumis  le cas d'un citoyen marocain, Abdelfattah Dihaj, aux procédures spéciales des Nations Unies. M. Abdelfattah Dihaj a été torturé et condamné à la suite d'un procès inéquitable en relation avec l'attentat du 28 avril 2011 au café Argana à Marrakech.

Abdelfattah Dihaj, âgé de 40 ans, a été arrêté dans le cadre de l'attentat au café Argana. Il a été accusé de ne pas avoir dénoncé les personnes impliquées dans l'attentat du 28 avril 2011. Le 9 mars 2012, M. Dihaj a été condamné en appel à deux ans de prison sur la base de déclarations qu'il avait été contraint à signer sous la torture.

Le 6 juin 2011, M. Dihaj avait été enlevé de son domicile par les agents de la police judiciaire. Pendant les douze jours de la garde à vue, M. Dihaj a été torturé, frappé, humilié et forcé de se déclarer coupable alors qu'il n'était pas impliqué dans les faits. Malgré sa notification aux magistrats des tortures subies lors du procès, le juge l'a déclaré coupable sur la seule base des déclarations obtenues par la torture, en violation de la Convention contre la torture et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

M. Dihaj est touché par un handicap physique aux pieds et ne peux pas se déplacer sans l'aide de béquilles. Il a été détenu dans la prison de Salé 2 dans des conditions inhumaines et a été privé de béquilles. Afin de protester contre ces conditions, il a entamé une grève de la faim, récemment suspendue à la suite des promesses faites par les autorités carcérales d'améliorer les conditions de sa détention.

Aujourd'hui, Alkarama a soumis le cas de M. Dihaj au Rapporteur Spécial contre la torture et au Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies en leur demandant d'intervenir auprès des autorités marocaines afin de leur rappeler leurs obligations internationales, notamment l'obligation de réparer les violations dont M. Dihaj a été victime.

Le cas de M. Dihaj n'est qu'un des tristement nombreux cas d'utilisation des aveux extorqués par la torture au Maroc, où la pratique de la torture et les procès inéquitables ont resurgi dans le cadre de la répression policière et judiciaire à l'encontre des milieux islamistes à la suite des attentats à la bombe de Casablanca en 2001.