M. Abdellatif Akhdife Ben Bouchaib a été enlevé le 17 octobre 2010, devant son domicile familial par des agents des services de sécurité en civil qui l'ont emmené à bord d'un véhicule vers une destination inconnue.
Alkarama a adressé le 25 octobre 2010 un appel urgent au Groupe de travail sur les disparitions forcées lui demandant d'intervenir auprès des autorités marocaines afin qu'ils fassent libérer M. AKHDIFE ou de le placer sous la protection de la loi.
M. Abdellatif AKHDIFE Ben Bouchaib, âgé de 55 ans et demeurant à Casablanca a été enlevé le 17 octobre 2010 en début d’après-midi devant son domicile alors qu’il se rendait à la mosquée du quartier pour la prière quotidienne. Des agents des services de sécurité, en civil, ont procédé à son arrestation, sans mandat de justice, devant de nombreux témoins. Lors de cette intervention l’un des témoins présents s’est interposé mais les agents l’ont chassé en lui disant « Ne te mêle pas, on est de la police ». Ils ont ensuite emmené M. AKHDIFE à bord d’un véhicule de couleur blanche vers une destination inconnue.
La famille a immédiatement cherché à connaître les motifs de cette arrestation et surtout le sort qui allait lui être réservé ; elle a également effectué des recherches auprès des différents postes de police et commissariats à Casablanca ainsi que des démarches auprès des différentes autorités. Nul cependant n’a reconnu sa détention.
N’ayant obtenu aucune information sur le sort de la victime, elle a déposé une plainte pour enlèvement et disparition en date du 21 octobre 2010, auprès du Procureur général. Elle a également déposé une déclaration de disparition auprès du poste de police du troisième arrondissement de Casablanca, mais toujours en vain.
La famille de la victime exprime ses plus vives craintes que M. AKHDIFE ne perde la vie compte tenu de l'insuffisance rénale grave dont il souffre et qui nécessite un suivi médical régulier.
Il faut rappeler que suite à sa visite au Maroc qui s’est déroulée entre le 22 et 25 juin 2009, le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires a souligné dans son rapport de mission (A/HRC/13/31/Add.1), en date du 9 février 2010 qu’il avait reçu des allégations selon lesquelles des arrestations, des enlèvements ou des détentions provisoires de longue durée principalement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, avaient eu lieu sans que les victimes n’aient eu accès à un avocat ni que leurs familles ne soient informées.
La situation de M. AKHDIFE s’inscrit manifestement dans ce cadre et il s’agit de toute évidence d’une nouvelle arrestation revêtant les caractéristiques d’une disparition forcée.