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Aujourd'hui, Alkarama a soumis le cas du citoyen marocain M. Mourad Aibous aux procédures spéciales des Nations Unies. M. Aibous a été torturé et condamné à la suite d'un procès inéquitable avec l'accusation de fabriquer des explosifs artisanaux.L'histoire de ce jeune étudiant en études islamiques âgé de 21 ans montre à quel point la politique de répression des milieux islamistes est aveugle.  Politique qui est réapparue au Maroc à la suite des attentats à la bombe de Casablanca en 2003. Coupable seulement de s'être inscrit à la licence universitaire en études islamiques, M. Aibous a été accusé de fabriquer des explosifs artisanaux suite à une arrestation arbitraire suivie de violentes tortures.

La nuit du 1er octobre 2011, M. Aibous a été arrêté par des agents de la brigade nationale de la police judiciaire dans son domicile familial à Tit Mellil, dans les alentours de Casablanca. Lors de l'arrestation les agents ont fouillé la maison et ont confisqué des flacons de produits, notamment de l'eau oxygénée et du dissolvant pour vernis à ongles. Pendant les 12 jours de garde à vue dans le commissariat de triste réputation de Maarif à Casablanca, M. Aibous a été sauvagement torturé et forcé de signer des déclarations extorquées sous la torture. Celles-ci ont ensuite été utilisées lors du procès.

Malgré le fait que l'analyse scientifique des produits confisqués à démontré leur inoffensivité et malgré l'impossibilité évidente de produire des explosifs à partir de 60 ml d'eau oxygénée et de 65ml de dissolvant pour vernis à ongle, M. Aibous a été condamné à trois années d'emprisonnement par la Cour d'Appel de Salé le 2 avril 2012.

Le 10 avril 2012 Alkarama a soumis son cas au Rapporteur Spécial contre la torture, lui demandant d'intervenir auprès des autorités marocaines afin de leur rappeler leurs obligations internationales, notamment l'interdiction de la torture, la non-validité de toutes déclarations obtenues par la torture et le droit aux victimes de torture d'obtenir réparation.

La construction du dossier à l'encontre de M. Aibous n'est qu'une preuve additionnelle de la brutalité ainsi que de l'absurdité de la répression des milieux islamistes par les autorités marocaines qui frappe sans distinction et finit par cibler, comme dans le cas en l'espèce, des citoyens innocents.