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Des centaines de militants politiques, de blogueurs et de manifestants ont été arrêtés arbitrairement lors des mouvements de protestation pacifiques qui ont secoué la Syrie en mars 2011.

Alors que la vague de manifestations gagne tout le pays, les forces de sécurité continuent de réprimer violemment les manifestants pacifiques et de commettre des exactions qui ont déjà causé la mort de dizaines de personnes.

Alkarama craint que les 301 personnes arbitrairement arrêtées dans le cadre des manifestations du mois de mars (téléchargez la liste des noms en format pdf) ne soient torturées par les services de sécurité syriens. Aussi, nous avons soumis leur cas à la Rapporteuse spéciale sur la liberté d'expression et d'opinion le 30 mars 2011 et nous avons envoyé une copie de cette soumission au Rapporteur spécial sur la torture de l'ONU. Alkarama demande aux procédures spéciales des Nations Unies d'intervenir auprès du gouvernement syrien.

Alkarama appelle les autorités syriennes à :

1. Ordonner la libération des personnes détenues qui ont été arrêtées lors de manifestations
2. Prendre les mesures appropriées à l'encontre des personnes responsables de la détention arbitraire des manifestants pacifiques
3. Garantir aux manifestants l'exercice de leur droit à la liberté d'expression et au rassemblement pacifique

Des mouvements de protestation pacifiques, réclamant l'abolition de la loi sur l'état d'urgence et l'ouverture d'enquêtes sur les affaires de corruption du gouvernement, ont éclaté en Syrie en février 2011. Les manifestations à Daraa et à Latakia ont causé la mort de dizaines de personnes.

Des centaines de personnes, accusées d'avoir participé aux manifestations, ont été arrêtées arbitrairement à travers tout le pays. Des groupes de manifestants ont en particulier été pris pour cibles par avoir distribué des tracts et poster des informations sur Facebook. D'autres ont été arrêtés pour avoir refusé de participer à des manifestations pro-gouvernement qui se sont déroulées le 29 mars 2011.

Alors que les manifestants réclament simplement une amélioration de la situation des droits de l'homme, les autorités syriennes réagissent violemment en adoptant de manière systématique des mesures de répression à leur encontre.

Les ONG de défense des droits de l'homme n'ont eu de cesse de dénoncer les violations massives et systématiques commises par les autorités syriennes au cours des dernières années, en particulier les mesures répressives mises en place pour bafouer le droit à la liberté d'expression. Ces mesures répressives constituent sans conteste une violation des articles 19 et 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que de l'article 39 de la constitution syrienne.

Alkarama condamne fermement les exactions commises par les autorités syriennes contre les manifestants pacifiques au cours des deux derniers mois et appelle le régime à respecter le droit de tout citoyen syrien à exercer son droit à manifester pacifiquement. Nous interpellons également les organes des droits de l'homme des Nations unies sur la situation et leur demandons d'agir auprès des autorités syriennes afin d'empêcher l'irruption de nouvelles violences et de mettre un terme aux arrestations arbitraires de manifestants pacifiques.