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Le 26 juin, « la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture est l'occasion de souligner avec force le droit de toutes les personnes de ne pas être soumises à la torture. C'est l'occasion de réaffirmer notre engagement collectif à proscrire la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU.

«La torture désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d'obtenir d'elle ou d'une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d'un acte qu'elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d'avoir commis, de l'intimider ou de faire pression sur elle ou d'intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu'elle soit, lorsqu'une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. » Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants

En 2010, selon une récente étude mondiale, la torture était encore pratiquée dans plus d'un pays sur deux. Malheureusement, le Liban fait partie de cette moitié des pays qui ont recours à cette pratique.

En effet, des statistiques établies récemment indiquaient que 60% des personnes ayant fait l'objet d'une arrestation et d'un interrogatoire entre 2009 et 2010 au Liban se plaignaient d'avoir été torturées.

Pourtant, la torture n'est pas dissuasive (elle ne fait pas baisser la criminalité dans les pays qui la pratiquent), et s'oppose à la manifestation de la vérité dans les affaires judiciaires (les suspects interrogés sous la torture sont contraints de signer des déclarations pré établies par les services de sécurité).

Les victimes de torture restent marquées à vie par leur expérience douloureuse, leur traumatisme rend difficile leur réintégration sociale, et nuit à la confiance des citoyens dans leurs systèmes sécuritaire et judiciaire.

La torture est prohibée par tout un ensemble d'engagements internationaux du Liban, tels que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, le Pacte International relatif aux droits civils et politiques, et la Convention contre la Torture, ratifiée par le Liban en 2000. Il est par ailleurs regrettable que la loi libanaise soit défaillante en matière de définition et de criminalisation de la pratique. Le 22 décembre 2008, le Liban a ratifié le Protocole Optionnel à la Convention contre la Torture (OPCAT), mais ne s'est toujours pas conformé aux dispositions de l'OPCAT appelant à la création d'un mécanisme national de prévention (NPM) chargé de visiter et de contrôler les lieux de détention.

A l'occasion de la Journée Internationale de soutien aux victimes de la torture, nos organisations dénoncent la pratique fréquente de la torture au Liban, demandent à l'Etat de prendre les mesures qui s'imposent pour la prévenir et se solidarisent avec les victimes.

Signataires :

• CLDH (Centre Libanais des Droits Humains)

• ALEF (Association Libanaise pour l'Education et la Formation)

• ALKARAMA pour les Droits de l'Homme

Beyrouth, le 23 juin 2011