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Le matin du 25 janvier 2010, les journaux locaux libanais ont rapporté la nouvelle de la mort d'un réfugié égyptien reconnu par le HCR sous le nom de Mahmoud Salama (56 ans). Selon les rapports des services de sécurité, il serait décédé d'une crise cardiaque à la prison de Rashaya le 23 janvier 2010.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont été profondément choquées par cette tragique nouvelle. Entre 2007 et 2010, plus de 40 détenus seraient décédés dans des circonstances qui restent à ce jour inexpliquées.

Dans un communiqué, des ONG libanaises et internationales expliquent que le gouvernement libanais, qui avait signé l'an dernier le protocole facultatif de la convention des Nations unies contre la torture, devait, sur base du protocole, mettre en place, dans un délai d'un an, un mécanisme de prévention de la torture, consistant notamment à effectuer des visites régulières dans les centres de détention. Or, jusqu'à la date limite du 22 décembre 2009, aucune institution nationale remplissant cette fonction n'a vu le jour.
Alkarama a soumis aujourd'hui les cas de quatre victimes de tortures au Rapporteur spécial sur la torture. Deux des quatre détenus sont encore en attente d'un jugement définitif et il est à craindre que leurs « aveux », extorqués sous la torture, soient utilisés au cours de leur procès.

Il s'agit des quatre personnes suivantes:

1. M. Mustafa Seo, 26 ans, syrien, résidant à Achrafieh, Karem al-Zaytoune, à Beyrouth. Le procès de M. Seo est actuellement en cours.

M. Amer Hashash et son frère M. Mosbah Hashash ont été arrêtés le 16 novembre 2007 par des agents du service de renseignement de la Direction générale des forces de sécurité intérieure et ont été détenus au secret pendant 3 mois durant lesquels ils ont été victimes de tortures. Transférés à la prison Roumieh, ils sont à ce jour en détention en attente de leur procès devant un tribunal militaire.
Alkarama a appris que cinq ressortissants syriens arrêtés le 3 et 4 janvier 2006 par les services de la Direction Générale des Forces de Sécurité Intérieure vont être auditionnés et probablement condamnés aujourd’hui 24 avril 2009. Il est à craindre qu’ils ne soient refoulés vers la Syrie où ils risquent la torture et la disparition forcée.
Alkarama a adressé le 26 janvier 2009 une communication au Rapporteur spécial sur la torture lui demandant d'intervenir dans le cas M. Fadi Sabunah. Arrêté le 05 Octobre 2008, il a été détenu au secret pendant 35 jours durant lesquels il a subi des tortures dans le but de lui soutirer des "aveux".

M. Fadi Anwar SABUNAH, 23 ans, demeure à tripoli. Il a été arrêté sans mandat de justice le 05 Octobre 2008 par le Comité de sécurité collectif palestinien à Beddawi, au Nord Liban avant d'être remis aux services de renseignement de l'armée libanaise.

Alkarama a soumis une communication au Rapporteur spécial sur la torture lui demandant d'intervenir dans le cas de 12 personnes arrêtées entre le 30 décembre 2005 et le 16 janvier 2006, puis détenues au secret et torturées. Elles attendent depuis d'être jugées.

Ces personnes ont toutes été arrêtées par les services de la Direction Générale des Forces de Sécurité Intérieure et font l'objet de poursuites pénales devant le tribunal militaire de Beyrouth alors qu'elles n'ont pas la qualité de militaire.

Alkarama for Human Rights, 21 octobre 2008

Alkarama dispose de compléments d'informations au sujet de neuf personnes pour lesquelles, en septembre 2007, elle s'était adressée au Rapporteur spécial sur la torture. Elle a informé le Rapporteur spécial le 16 octobre 2008 du fait que ces personnes ont été jugées par un tribunal militaire sur la base d'aveux obtenus sous la torture.
Alkarama for Human Rights, 17 octobre 2008

Alkarama s'est adressée le 15 octobre 2008 au Rapporteur spécial sur la torture pour lui soumettre 13 cas de personnes torturées au Liban. Toutes ont été arrêtées dans le cadre des tragiques évènements de Nahr El Bared qui se sont déroulés de mai à septembre 2007 et qui ont opposé les forces régulières libanaises à un groupe armé retranché dans le Camp de réfugiés du même nom, situé dans la banlieue nord de Tripoli.
Alkarama, Human Rights Watch, Alef, Restart Center, Frontiers, KRC Khiam and the Lebanese Center for Human Rights (CLDH), Beyrouth, 8 octobre 2008